Journée d’intégration des 1ères Bac Pro SAPAT
C’est sous le soleil et dans la bonne humeur que s’est déroulée la Journée d’intégration des 1ères SAPAT ce jeudi 11 septembre.
Après un départ en temps et en heure, et bien que deux élèves n’aient pas pu venir, nous nous sommes rendus au Musée des Beaux Arts à Rouen. Une guide conférencière nous y attendait et nous a proposé, durant plus d’une heure et demie, un parcours initiatique au travers les différentes salles du musée pour découvrir et apprécier quelques uns des chefs-d’œuvre du musée allant de La Renaissance aux impressionnistes entre autres, avec les toiles de David, Clouet, Velázquez et Monet pour n’en citer que quelques uns.
Après cette matinée culturelle, nous nous sommes rassemblés pour un pique-nique dans le parc voisin, puis nous avons pris la direction de Saint Paër en bord de Seine.
Nous voilà donc partis à la découverte de la Vallée de l’Austreberthe sur un circuit de 6 km aller-retour de Saint Paër à Duclair. Par groupes de 6 par vélorail, chacun a pédalé à tour de rôle et l’entraide était de mise lorsqu’il a fallu, à l’extrémité de la voie, porter le vélorail pour lui faire faire demi-tour !
Une journée bien sympathique…
Le récit de nos deux enseignantes accompagnatrices donne envie et relate bien l’intérêt de ces journées d’intégration avec ce mélange de culture, d’activités sportives et surtout de convivialité et d’entraide. Une équipe ne peut gagner que lorsqu’elle joue et travaille collectivement.
Merci à Catherine Samson et Dominique Houguenade pour l’organisation de cette belle journée et aussi à notre chauffeur de car Jean Claude Colin.
Catherine Samson, Dominique Houguenade et Dany Toussaint
Enseigner à « produire autrement »
Dans son mot de rentrée destiné aux élèves et professeurs de l’enseignement agricole en Seine-Maritime, Mohamed Aarabi, directeur de l’EPLEFPA qui regroupe les dix centres de l’enseignement agricole public de Seine-Maritime, signale que « le cadre dans lequel s’inscrit [l’] enseignement [agricole] a connu des évolutions de fond, en lien avec les orientations des politiques publiques de l’éducation et de la formation tout au long de la vie et les politiques publiques agricoles ». En plus des loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, du renforcement de la décentralisation, et des futures évolutions législatives législations dans le champ de la formation professionnelle et de l’apprentissage, l’enseignement agricole est concerné par la loi d’avenir de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt bientôt promulguée.
Depuis son arrivée au ministère de l’agriculture, Stéphane le Foll n’a qu’une expression à la bouche : « produire autrement ». Depuis le plan d’action « Enseigner à produire autrement » lancé au printemps, l’enseignement agricole doit ainsi constituer un des « leviers essentiels au développement de l’agro-écologie ». À ce sujet, Mohamed Aarabi pointe le « double défi de la compétitivité économique et de la transition écologique » que doit relever l’enseignement agricole, quand Dany Toussaint, directeur du Lycée professionnel agricole du Pays de Bray explique de son côté qu’il s’agit désormais de « produire le plus proprement possible, tout en assurant la rentabilité économique de son activité ». Cette insistance à mettre en avant la rentabilité économique de l’activité agricole, comme si les systèmes qui s’écartent de l’agriculture conventionnelle niaient cet impératif, traduit en creux l’inertie avec laquelle les établissements d’enseignement agricole font évoluer leur enseignement vers les systèmes plus durables, coincés qu’ils sont entre la nécessité de montrer la diversité des systèmes de production et l’ambition d’exemplarité.
Au LPA du Pays de Bray, Dany Toussaint et son équipe d’enseignants sensibilisent les élèves à la diversité des systèmes de production au moyen de visites dans des fermes et au travers de l’expérimentation de pratiques culturales innovantes, dans la gestion des prairies temporaires en particulier. L’exploitation agricole du Domaine de Merval offre par ailleurs un exemple intéressant dans le domaine de la production de produits fermiers : elle transforme ainsi en Neufchâtel près de 400 000 l de son quota de lait, ainsi que les pommes de son verger en jus, cidre, etc. Grâce à cela, elle parvient à atteindre un relatif équilibre écologique.
Mais en ce qui concerne le verger conservatoire de 450 variétés de pommes que gère le LPA du Pays de Bray à Merval, Dany Toussaint ne cache pas ses difficultés à financer son entretien. On parle bien pourtant ici de biodiversité agricole, de potentiel génétique à préserver pour valoriser notamment les résistances naturelles aux maladies de certaines variétés. Mais ça ne semble pas rentrer dans le champ de l’agroécologie selon le ministère…
Christophe Trehet PARIS NORMANDIE du 5 septembre 2014
Une rentrée au lycée agricole du Pays de Bray
Le Domaine de Merval accueille l’un des deux sites du LPA qui propose des enseignements généraliste, en élevage et dédiés aux services à la personne
Le lieu est grandiose et baigné de soleil. Drôle de rentrée pour les nouveaux arrivants au Domaine de Merval, l’un des deux sites du Lycée professionnel agricole (LPA) du Pays de Bray, avec celui situé à Neufchâtel en Bray. Ce château datant du 17e siècle et orné de dépendances impressionne certains des jeunes élèves qui s’installent ici pour étudier. « Ça fait bizarre ! On se demande presque ce qu’on fait là !», s’amusent d’une seule voix Stéphanie et Mathilde qui entament une 2nde générale et technologique à Merval dans ce collège qui « change des collègues classiques ».
Ils sont presque 300 élèves cette année à intégrer le LPA du Pays de Bray, dont 160 à Merval et 140 à Neufchâtel. Si un tel effectif surprendrait plus d’un proviseur d’établissement de l’Éducation nationale, il est élevé pour ce lycée qui traverse de ce point de vue « une phase haute », comme en témoigne Dany Toussaint, proviseur du LPA. L’effectif est au complet, les internats sont pleins et la sélection à l’entrée a écarté beaucoup de candidats. Mais cela n’a pas toujours été le cas pour cet établissement, ouvert en 1989, qui réalise cette année sa 25e rentrée. « Nous sommes passés en cinq ans de 230 élèves au LPA à 300 », indique ainsi Florent Boullier, chargé de communication du LPA. À la différence des établissements dépendant de l’Éducation nationale, dont la population est captive puisque dirigée obligatoirement vers un site selon le principe de la carte scolaire, les lycées agricoles doivent se faire connaître auprès des parents et élèves afin d’entretenir leur effectif qui provient de l’ensemble du département et des départements voisins. « Il y a peu encore, le personnel du collège de La Feuillie, situé à quelques kilomètres, ne connaissait pas Merval… », souligne Florent Boullier en guise d’illustration.
Malgré les difficultés rencontrées par certains secteurs comme l’élevage, les vocations pour le métier d’agriculteur semblent donc ne pas s’éteindre, si l’on en croît le succès du LPA du Pays de Bray. Mais ce n’est qu’en partie exact, car il y a déjà longtemps que les enseignements dispensés dans les lycées agricoles dépassent le seul cadre agricole. Le site de Neufchâtel en Bray proposent ainsi une filière « services en milieu rural » orientés vers la vente, l’accueil et les services à la personne. Suivie majoritairement par un public féminin, cette filière y est développée au travers d’un CAPA (CAP dans les lycées agricoles), d’une seconde professionnelle et d’un Bac pro. Le Domaine de Merval héberge quant à lui les filières générale et agricole. La seconde est spécialisée dans le domaine de l’élevage et s’appuie sur une ferme de 130 ha. La filière générale, à l’instar de l’ensemble des lycées agricoles, est ici tout de même teintée d’agriculture. L’option offerte à Merval porte ainsi sur l’équitation et l’hippologie (l’étude du cheval dans son ensemble, ndlr), ce que de nombreux élèves viennent chercher pour se lancer par exemple dans l’élevage de chevaux.
À la différence des lycées généralistes dépendant du ministère de l’Éducation nationale, les LPA, dont l’enseignement est régi par le ministère en charge de l’agriculture, jouissent d’une plus grande part de liberté. 20 % des enseignements sont laissés à la discrétion des établissements. D’une façon générale, explique à ce sujet Dany Toussaint, « l’enseignement agricole constitue un lieu d’expérimentation pédagogique : le contrôle continu existe par exemple chez nous depuis 30 ans ». C’est également la question de la participation des établissements d’enseignement dans la vie d’un territoire, par l’action culturelle ou le développement économique, que le ministère de l’agriculture entend expérimenter depuis maintenant plusieurs années.
Christophe Trehet, PARIS NORMANDIE du 5 septembre 2014